L'HISTOIRE D'UNE FAMILLE, UNE FAMILLE DANS L'HISTOIRE, DES HISTOIRES DE FAMILLE











l'Histoire de la famille VILAIN la famille de mon Père, et de la Famille CHAUVET celle de ma Mère








Si des membres ou des amis de la famille , ont des documents, papiers ou photos concernant notre famille, ou ont connaissance d'anecdotes et d'informations ils peuvent me contatcter et/ou m'adresser ces documents en les scannant et me les envoyer par mail:
j-philippe.vilain@wanadoo.fr






















lundi 31 janvier 2011

HELENE CHAUVET NEE CLAUSURE, MA GRAND-MERE (Branche Maternelle)

    1905, Emile LOUBET est Président de la République. C'est l'année ou la loi sur le  Repos Dominical est votée et appliquée, cela provoque un mort, M Lepiètre, directeur du grand magasin " le Hall Ménilmontant", victime d'une crise cardiaque alors que des manifestants voulant faire appliquer la loi, voulaient envahir son établissement.


Emile LOUBET, Présient de la République

    Retournons en Charente, dans la petite commune de Juignac. Il est 16 h,

 4 hommes et un nouveau né sont dans le petit bureau de la Mairie. Celui qui est derrière le bureau, penché sur le registre, saisit une plume et rédige :
"Acte n°20
L'an mil neuf cent cinq, le vingt-neuf septembre à quatre heures du soir.
Acte de naissance de Clausure Hélène Marguerite Thérèse du sexe féminin, née le jour d'hier à onze heures du soir, au domicile de ses père et mère, fille de Clausure Pierre Camille Louis, cultivateur agé de vingt-quatre ans et de Justine Florentine Vrignaud, cultivatrice agée de vingt-deux ans, mariés, domiciliés à Ste Croix commune de Juignac.
Dréssé par nous Amédée Jean Vallade, Chevalier du mérite agricole, Maire, officier de l'état civil de la commune de Juignac
sur la présentation de l'enfant et la déclaration faite par le père en présence de Compain Jean sabotier agé de cinquante -huit ans et de Vouillac Maximin maréchal ferrant agé de trente-neuf ans demeurant l'un et l'autre séparement au bourg de Juignac qui ont signé avec le déclarant et nous apres lecture. ".
    Il repose sa plume, applique le buvard sur l'encre fraiche. Il retourne le registre et le fait signer à chacun.
Ma grand-mère est officiellement enregistrée.







    Elle est la seconde de trois enfants. Le 02 juillet 1904 est née Yvonne, qui devienra institutrice ( à Montmoreau je crois), et le 08 fevrier 1912, arrivera Adrienne, Edith qui deviendra Madame Claude JOUMIER. Cette dernière ne pourra malheureusement jamais avoir d'enfant, elle se consolera un petit peu, en elevant et en finançant les études de plusieurs des enfants de sa soeur Hélène, dont la petite famille est si nombreuse qu'elle ne peut faire face à toute les dépenses.


    Je ne sais rien de l'enfance de ma grand-mère Hélène, si ce n'est qu'elle a vécut entourée d'amour. Comme s'est passée sa scolarité ?
elle n'en a jamais parlé. 
    1910, au  décès de sa grand-mère, elle n'a que  5 ans, et cela ne lui a laissé aucun souvenir. 1914, son père est mobilisé et part a la guerre, je sais pas dans quel Régiment. Je ne sais pas comment la famille a vécu cette séparation. 1918, son père a survécu à la guerre et en revient même décoré.
    
    Après la Grande Guerre, la famille quitte "Ste Croix", et s'installe à Montboyer, et la vie reprend, douce et tranquille à nouveau. Mais un malheur va bientôt frapper la famille. 
    
     1923, Alexandre MILLERAND, est Président de la République.
Hélène CLAUSURE a 18 ans, elle n'est pas encore majeure. Est elle déjà cuisinière? elle vit toujours avec ses parents comme il se doit.


Alexandre MILLERAND, Président de la République


Justine, la mère d'Hélène va tomber malade. Et elle décède le  30 Juillet 1923 à seulement 40 ans laissant ses 3 filles à un mari sous le choc. Les filles ont maintenant 20, 18 et 11 ans. 



    Et le temps poursuit sa course, inéxorable, ...la vie continue. La famille va s'installer à Ste SOULINE au lieu dit "chez Bouchet".


    Exerçant son métier de cuisinière, elle va travailler dans tout le Sud-Charente. Pour chaque fête, chaque Mariage et il y en a beaucoup après cette guerre si douloureuse. En France, la musique accompagne tous les instants joyeux, et à l'époque, les musiciens ne chôment pas.

Hélène lors d'un mariage dans les années 20, elle est au deuxième rang sur la gauche entre deux hommes qui tiennent un verre et une bouteille
 Elle va croiser très régulièrement, un beau et grand jeune homme roux. Il est musicien, il joue bien, il est beau gosse, et c'est un fêtard.  De plus c'est un voisin, leurs maisons sont distantes d'à  peine 1 kilomètre. A force de se côtoyer dans les mêmes fêtes, on fait connaissance.
      Et c'est ainsi qu'ils se marient, avec le consentement des familles
en 1928, à Ste SOULINE. Elle prend se jour là le nom d'Hélène CHAUVET.


    Ils auront 11 enfants dont seulement 9 survivront. 
Elle veillera sur sa nichée, mais heureusement sera aidée par sa soeur qui prendra à sa propre charge l’éducation de plusieurs de ses enfants. Femme douce et effacée, elle veillera sans faillir sur la santé précaire de son grand gaillard de mari (1m96).
    Elle ne dira jamais un mot sur sa vie, se contentant de rester dans l'ombre de son époux. Elle ne dira rien de ses angoisses pendant la guerre quand son mari allait jouer dans les bals clandestins. Elle ne dira rien de toutes ses peurs pour sa famille pendant toute cette période. Ni de sa peine au décès de son père en février 1944 à l'âge de 62 ans. 
    De même, pas un mot ne sortira de sa bouche jusqu'à sa mort, sur ses deux petits anges morts en bas âge dans les années qui suivent la Libération. 


    Et la vie continue...viennent les années 50, puis 60. Le départ des enfants qui un à un se marient. L'arrivée des premiers petits enfants.
Edgard a atteint l'âge de la retraite. Ils repartent de "Boisrond" et retournent vivre à Ste SOULINE. Seulement les "Hautes Lunettes" ne sont plus en état, les bâtiments laissés inoccupés pendant plus de 20 ans sont délabrés et n'ont pas encore le confort moderne.
   Alors ils s'installent temporairement aux "Basses Lunettes" qui leur appartient, où ils vont camper dans un confort très approximatif, pour la durée des travaux. Une bonne année sera nécessaire avant l'achèvement des travaux. 

Edgard et Hélène en mars 1963
    La vielle blessure d'Edgard, qui remonte à 14/18 n'a jamais réellement guérit. Avec le temps, elle se transforme en cancer. Et plus rien n'arrêtera sa progression. Edgard sentant sa fin arriver mettra leur domicile en Viager. Mais il commettra une erreur. 
Il négligera de faire passer le viager sur la tête de sa femme. 
    Le 2 Juillet 1964, il est emporté par sa maladie, il à 69 ans.
Et c'est là, que son erreur va être dramatique. Hélène a 58 ans, elle vient de perdre son époux, son univers s'écroule, et en plus elle se retrouve à la rue. Le viager s'arrête au décès d'Edgard, et  comme aucune clause ne prévoit le transfert du viager sur la tête de l'epoux survivant, ma Grand-mère doit vider les lieux. 
   Complètement  assommée, elle se trouve un petit loyer au lieu-dit "Chez Biron" prés de "Boisrond". Comme pour ajouter à son malheur, elle devient progressivement sourde, ce qui contribue a l'isoler encore. 
    Sa retraite va s’écouler paisiblement. Elle déménagera bientôt dans les années 70. Elle habitera près de l'Eglise à Voulgézac.

Hélène en 1980, elle a 75 ans
 Elle y restera jusqu’à sa mort. Dans les derniers temps, très affaiblie, c'est une de ses belle-filles qui s'occupera d'elle. Si mes souvenirs sont bons, sentant la fin arriver, elle se fera toiletter et habiller et réunira ses enfants autour d'elle une dernière fois. Elle est rappelée à dieu le 22 Octobre 1985, elle a 80 ans. 



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