L'HISTOIRE D'UNE FAMILLE, UNE FAMILLE DANS L'HISTOIRE, DES HISTOIRES DE FAMILLE











l'Histoire de la famille VILAIN la famille de mon Père, et de la Famille CHAUVET celle de ma Mère








Si des membres ou des amis de la famille , ont des documents, papiers ou photos concernant notre famille, ou ont connaissance d'anecdotes et d'informations ils peuvent me contatcter et/ou m'adresser ces documents en les scannant et me les envoyer par mail:
j-philippe.vilain@wanadoo.fr






















dimanche 6 février 2011

GUSTAVE ET MARCELLINE VILAIN, LA VIE EN CHARENTE

      Nous avions laissé Gustave et Marcelline VILAIN, mes grand-parents, à leur arrivée en Charente. Nous sommes en 1933, Albert LEBRUN est Président de la République.


Albert LEBRUN, Président de la République
  Nous sommes dans le canton de Blanzac, sur la commune de Pérignac, au lieu-dit "le Maine Buisson". 



Pérignac
     le Cousin FOURNIER, déjà installé en Charente depuis plusieurs années, leur avait trouvé ce contrat de métayage, à Pérignac, et ce dans l' Urgence. Du coup, ils n'ont pas été regardant sur la probité du propriétaire, qui lui ne supporte pas les "étrangers" à son département.

     De même contrairement à ce qu'ils ont connu en Vendée, il n'y a pas de four à pain commun à un même hameau. En Charente de nombreuses boulangeries fonctionnent sur un système proche de la coopérative. C'est à dire qu'à la période des moissons, les paysans fournissent des sacs de blés au boulanger, et celui-ci façonnera leur pain jusqu'aux moissons suivantes.  Ils ne payerons que le travail du boulanger et non la matière première qu'ils fournissent. Du coup, il a fallut que le cousin FOURNIER avance à mes Grand-parents la quantité de blé à fournir au boulanger, s'ils voulaient avoir du pain durant l'année à venir. Bien sûr, il mettront du temps à lui rendre cette quantité de blé, car il faudra attendre la récolte suivante pour rembourser, mais aussi pour fournir à nouveau le boulanger.

        Ils ne resteront que quelques mois à Perignac, à peine 3 mois. Un incident avec le propriétaire, va provoquer leur départ. Le propriétaire avait laissé dans les bâtiments du "Maine Buisson", une barrique pleine de mauvais vin. Ce genre de vin dont on dit qu'il faut se mettre à 3 pour le boire : un qui boit, un qui sert, et le troisième qui tient le buveur.
    C'était trop tentant, pour mon grand-père qui était comme on l'a vu, complètement alcoolique. En quelques semaines, la barrique est vide . Et, lorsque le propriétaire se rappelle qu'il a laissé là son vin, viens rechercher son bien , c'est la guerre. Il les jette dehors. Ils vont s'installer sur la petite commune de Fouquebrune, où ils auront un propriétaire plus conciliant.






    C'est là que la famille va s'agrandir. Ayant trouvé un endroit où se poser enfin, et travailler en paix, c'est là que va naître Gustave, Marcel, qui voit le jour à Fouquebrune, le 7 Mars 1935.
    Son tragique destin fera l'objet d'un chapitre à part entière, afin de traiter convenablement de son histoire, liée à l' Histoire. C'est le quatrième enfant du couple, mais le cinquième du ménage(voir les chapitres précèdent sur Gustave et Marcelline).

    je ne possède pas de photos de mon grand-père au travail, mais cette petite série de photos et cartes postales montre les gestes accomplis par mes grand-parents, ce travail de la terre commun à toute la paysannerie de l'époque.  Cette façon de travailler perdurera jusque dans les années 60.










moissonneuse-lieuse





    Vers 1937, la famille déménage et s'installe dans la commune d'à côté, Magnac-Lavalette.  Le 1er Mars 1938, c'est là que mon père, Abel, Marc, Raymond VILAIN voit le jour. La vie continue, au rythme des saisons, au rythme des travaux des champs. Alors qu'ils sont arrivés avec leur courage et leurs bras, Gustave et Marcelline vont rapidement posséder quelques vaches. Les deux premières serviront de bêtes de somme, comme il se doit dans les fermes pauvres de l'époque. Au fil du temps, ces vaches seront remplacées par des boeufs, et finalement mon Grand-père possédera des chevaux.
    Septembre 1939, c'est la déclaration de guerre et la mobilisation générale, suite a l'invasion de la Pologne par les Allemands. 


    Gustave, qui était trop jeune pour être mobilisable en 1914/1918, a maintenant 35 ans losrqu' il se présente devant la commission d'incorporation. Il est jugé trop fluet, de faible constitution, et surtout il est père de famille nombreuse avec six enfants à charge. 
On le renvoi chez lui, il ne fera pas partie des premiers mobilisés. 
Et l'enchaînement des évènements conduisant à l'Armistice  sera tel que finalement il ne sera jamais mobilisé. 



charentais mobilisés dans un regiment d'infanterie de forteresse sur la ligne Maginot

Chenillette Renault type EU modèle 31, de ravitaillement des batteries d'artillerie


charentais mobilisés dans l'artillerie à Epinal dans les vosges, ici avec des tracteurs d'artillerie semi-chenillés
      Mai et Juin 1940, c'est l'offensive allemande et le désastre de Dunkerque. Les populations de Belgiques et du Nord de la France partent sur les routes. Aidés par les fausses rumeurs de la 5ème Colonne, les populations prennent leurs objets les plus précieux, et fuient devant l'avance allemande, entrainant a leur suite les habitants des régions traversées par cette cohorte à pied, à vélo, en brouette, en voiture à bras, à cheval ou automobile. Surchargés de vêtements, de matelas, de bagages....


    Cette populace, ce flot humain s'écoule sur les grands axes en direction du sud. En Charente, c'est par la nationale 10 en direction de Bordeaux, mais aussi par la route de Chalais en direction de Libourne. Les habitants des communes limitrophes de ces axes, regardent, effarés, passer cette marée humaine qui ne semble jamais vouloir s'arrêter. Et puis, il y a la rumeur...."les allemands tuent tout le monde", "ils brûlent tout", "ils tuent même les enfants"...et aussi tout ces souvenirs de la grande guerre et la terrible occupation allemande en Belgique et dans le nord de la France de 1914 à 1918.

    Le plus terrible c'est cette déculottée magistrale qu'à reçu notre Armée réputée la plus puissante du monde jusqu'à ce 10 mai 1940.
L'angoisse atteint la campagne charentaise, faut il fuir ou rester ?
Gustave va, par précaution charger ses meubles dans la charrette et atteler les chevaux, mais ne souhaitant pas abandonner ses bêtes ainsi que celles de son propriétaire, il retarde le départ. C'est l'attente, l'oreille collée au poste de TSF (l'ancêtre de la radio) on écoute les nouvelles. Et soudain, le 17 Juin 1940 une voix s'élève à la radio, claire et cérémonieuse. Cette voix, c'est celle d'un personnage que tout le monde respecte à cette époque là. C'est la voix de Philippe PETAIN, Maréchal de France, Vainqueur de Verdun, nouveau chef du gouvernement. Il annonce qu'il vient de demander l'Armisitice.


Philippe Pétain, Maréchal de France, Chef de l'Etat Français (Portrait officiel present dans toutes les mairies, mais ausi dans la plus part des foyers français)


    Sans attendre que les pour-parlers commencent entre vaincus (nous) et le vainqueur (les Allemands), tout se fige brutalement. Le flot de réfugiés s'arrête, la plus part de nos troupe déposent les armes, où attendent les allemands l'arme au pied. Tous les anciens qui ont connut la Grande Guerre pleurent, car c'est reconnaître la défaite, une défaite comme nous n'en n'avons jamais connut de toute notre histoire.
   Le 23 Juin les allemands entrent dans Mansle, ils se divisent en deux colonnes blindées. La première prends la direction de Cognac, via Aigre et Rouillac; la seconde se dirige sur Angoulême.
  Le 24 Juin ils entrent dans la Ville et occupent la fonderie de Ruelle, le terrain d'aviation de Bel Air (Aujourd'hui c'est l'espace Carat), les casernes,...
   Tous les militaires des différents Régiments (107ème d'infanterie, et 503ème Régiment de Chars) d'Angoulême, sur ordres, attendent sagement dans leurs casernes que les allemands viennent les cueillir et les emmener comme prisonniers en Allemagne pour 5 ans.


107ème Régiment d' Infanterie d' Angoulême

Cartes de stalags et offlags, attention ce sont seulement les camps de prisonniers de guerre, on ne le sait pas encore à l'epoque mais les Camps de concentrations vont êtres aussi nombreux mais dans des lieux différents
      Le 25 Juin c'est l'Armistice, une triste période commence : l' Occupation.

    Gustave et marcelline, respirent enfin mais n'ont pas confiance en ces allemands. Ils ont tellement entendus d'histoires sur eux par leurs pères après la Grande-Guerre, et il y a eut tellement de rumeurs apportées par les réfugiés, qu'ils leur est difficile de faire la part du vrai et du faux. Les meubles resteront donc dans la charrette, prête à partir en cas d'urgence. Cette charrette restera chargée toute la guerre, et le grand buffet-vaisselier de ma grand-mère présentera toujours une vitre fendue lors de ce chargement.







   

 Les Allemands s'installent donc, pour quelques mois se dit-on alors. Ils partiront dès que la paix sera signée ! Mais l'installation dure. Des affiches apparaissent sur les murs d'Angoulême appelant au calme, puis celles organisant le retour des "réfugiés" (ceux de l'exode et ceux de l'évacuation des départements frontaliers au moments de la déclaration de guerre).
    Puis apparaissent les affiches parlants de restriction, de circulation, de rationnement. La Ligne de Démarcation se met en place. Elle coupe le Nord-Charente, puis la Dordogne. Magnac-lavalette, où vivent mes grand-parents est en zone occupée, la ligne de démarcation passe a quelques kilomètres à Larochebeaucourt en Dordogne, juste après Villebois-Lavalette.

   Avec le rationnement des denrées et matières premières, apparaissent les cartes et tickets de rationnements. Vous n'aviez le droit d'acheter qu'une quantité pré-définie, et encore fallait il présenter un nombre de ticket prévu pour cette quantité qui devait accompagner votre règlement. L'administration fournissait les tickets, vous en touchiez pour un mois une quantité établie en fonction de votre âge, de votre fonction, du nombre d'enfant...Et il vous fallait faire le mois avec çà. Si vous n'aviez plus de ticket, vous n'aviez pas la marchandise, il fallait se débrouiller à gérer.





   Les familles de la campagnes vivaient ainsi mieux que celles des villes, car elles faisaient pousser des légumes et élevaient des volailles. Et même si les allemands et les services français des Réquisitions venaient en prendre une partie, il en restait pour vivre. Ils arrivaient même à troquer parfois contre ce qui faisait le plus défaut, comme les chaussures,vêtements ou matériel de quincaillerie. Mais là c'était déjà du marché noir.

    En plus des restrictions d'approvisionnement, il y a des restrictions de circulation. L'essence manque, est rationnée, réservée aux allemands, mais aussi aux services publiques ainsi qu'a tout ceux dont la profession l'exige.  Il faut donc demander des autorisation de circuler renouvelables régulièrement, mais elles ne le seront que sur le bon vouloir des autorités allemandes. De même les piétons doivent marcher sur le trottoir de droite dans le sens de la marche. Tout contrevenant se voit gratifier d'un coup de botte dans le derrière avant que le Feldgendarme allemand ne dresse une amende de 20 francs  (un ouvrier agricole de l' époque gagne 500 f par mois, une secrétaire 1500 f, cela donne une idée du montant de l'amende).



ausweiss pour la defense passive, etait collé sur le parebrise des vehicules


récépissé d'amendre dréssée a un pieton par la FeldGendarmerie allemande


autorisation de ciculer en vehicule (Verso)


autorisation de ciculer en véhicule (Recto)


autorisation de circuler, partie a coller sur le parebrise des automobiles et camions, a presenter lors des controles pour les motocyclettes


differents ausweis , autorisants a circuler après l'heure du couvre-feu




Ausweiss renouvelable (Recto)


le même coté verso


    Comme dans toutes les fermes, mes grand-parents ont vu arriver régulièrement des allemands, pistolet-mitrailleurs au poings, ou simple fusil braqué, venir chercher oeufs frais, lait, beurre, lapins, ou autres volailles pour améliorer leur ordinaire. Et puis il y a les réquisitions officielles françaises et allemandes.


Courrier de la Kommandanture d'Angoulême, a la mairie de Péreuil, original en allemand au recto


et au verso la traduction d'epoque en français

 Avec le rationnement arrivent également, les jours sans alcool dans les bars et cafés de France. L'alcool n'est servi qu'un jour sur deux, puis sur trois  vers la fin de la guerre. Cela posera bien sûr un problème a mon grand-père, grand amateur d'alcool comme on l'a vu. Mais il trouvera toujours suffisamment de quoi s'enivrer.
    1942, les allemands préparent discrètement l'invasion de la zone libre et massent des troupes derrière la ligne de démarcation. Les allemands ont encore beaucoup de troupes hippomobiles. Même s'ils ont énormément mécanisés leur armée, l'artillerie, l'intendance ont encore énormément de chevaux.  En attendant l'intervention des troupes, les chevaux sont mis en pensions dans les fermes environnantes, charge aux paysans de pourvoir à leur nourriture, en contre partie ils peuvent les utiliser à quelques travaux des champs, cela leur fait de l'exercice. Tout cela sous l'oeil attentifs des palefreniers allemands.

    C'est ainsi que mon grand-père va avoir un ou deux chevaux en pension quelque temps. Leur palefrenier  est un paysans lui aussi, un brave type à qui on a posé un uniforme sur le dos. Et malgré la distance imposée par la guerre entre vainqueur et vaincu, une certaine amitié va se faire. Suffisamment pour que mon grand-père puisse s'enivrer au bar les jours sans alcool. Car si les français sont rationnés, les allemands eux sont servis tous les jours. Mon grand-père sera tellement ivre parfois, que son "collègue de beuverie" le chargera dans le char à bancs, et que le cheval retrouvera seul le chemin de la ferme.
    Le 11 Novembre 1942, les Américains débarquent en Afrique du Nord, et en réponse les allemands envahissent la zone libre. Les troupes quittent la région de Magnac-Lavalette pour la zone sud. Les Militaires qui gardaient la ligne de démarcation sont remplacés par des douaniers allemands (en fait la police des frontières) qui y resteront jusque courant 1943. Suite aux beuveries de mon grand-père avec un "vert de gris" comme on disait alors, les gens de Magnac-Lavalette garderont longtemps une certaine distance vis à vis de mon grand-père, mais en ces temps troublés cette réaction était normale.
    1943, le STO ou Service du Travail Obligatoire est mis en place.
Tout chômeur, Tout jeune à partir de 18 ans peut être requis. Le Service Militaire ayant été interdit par les allemands, le STO va le remplacer. Les Requis partent travailler dans les usines allemandes, dans des conditions souvent correctes mais parfois très proches de celles des déportés.  Chacun attendra avec angoisse de recevoir sa feuille de route, sa convocation. 

    1943, un bonheur arrive dans la maison VILAIN, la naissance de Marie, Marcelle, Christiane, le 14 Juin 1943 à Magnac-Lavalette.

    1944,  Alcime, le fils aîné de la famille, va avoir 18 ans en mars, et la famille s'attend à ce qu'il soit requis pour le STO. Sa convocation arrive, il est hors de question qu'il parte travailler en allemagne.
La famille se concerte. Alcime fait son sac, fait ses adieux et rejoint le maquis. Quand les gendarmes viennent le chercher il n'est plus là.  Il se retrouvera à vivre dans les bois près de Périgueux  en Dordogne. Avec ses camarades ils formeront bientôt un Régiment d'infanterie qui participera au siège et à la libération de la poche de Royan en avril 1945. 
    Aout 1944, le drame de Mouthiers va marquer les esprits. Les allemands ont commencé leur replis.
    Avant de raconter l'histoire de Mouthiers sur Boême, il est important de faire le point sur la situation a cet instant. Le 20 mars 1944, la Poudrerie d'Angoulême explose, bombardée par les alliés, cela se voit et s'entend dans un rayon de 20 à 30 kilomètres. Le  6 Juin les Alliés débarquent en Normandie, l'espoir renaît. Le 10 Juin les SS brûlent Oradour sur Glane et massacrent toute sa population. Le 15 Juin  le gros bombardement d' Angoulême est très meurtrier. Le 15 Août nouveau bombardement d'Angoulême. Les Allemands sont à cran. Les Maquis de plus en plus audacieux les harcèlent.

     Les alliés débarqués en Normandie avancent vers Paris, la 1ere Armée Française,  a debarqué en Provence le 15 Août et remonte la vallée du Rhône. le 20 Août L'état-major Allemand ordonne le repli en bon ordre. La kommandantur de Bayonne évacue sous les ordres du général Botho Elster, dans son sillage toutes les administrations et régiments allemands ont ordre de se replier avec ordre et discipline. Suivant la tactique née en Russie, le convoi principal prend les grands axes, protégé sur sa droite et sur sa gauche par des convois fortement armés qui avancent  en parallèle sur les axes secondaires pour prévenir harcèlements et attaques sur le convoi principal.  La colonne Elster, comme on l'appellera désormais se mets donc en route le 20 Août, direction Bordeaux, Angoulême, et Poitiers en direction de Paris, son objectif étant de rejoindre l' Alsace et la frontière du Reich. Ils seront pris en chasse par les maquis pyrénéens qui vont les harceler jusque dans les Charentes. Nous reparlerons plus loin de la colonne Elster.
    De nombreux trains rapatrient archives, armes, munitions, techniciens, troupes, mais également prisonniers, mobiliers, oeuvres d'art, et autres objets "réquisitionnés". La tension est a son comble, les convois se succèdent, on tire pour un oui ou pour un non, on tire sur les volets qui s' entre-ouvrent,...
    Mouthiers sur Boême, à une dizaine de kilomètres au sud d'Angoulême, est sur le parcours de la voie de chemin de fer Bordeaux-Paris. Il est environ 14 h. Un camion allemand chargés de munitions est arrêté en panne,  place du champs de foire, il est là depuis le matin. Des maquisards, informés,  arrivent prudemment, inspectent les abords. Ne voyant aucun danger, ils commencent à décharger le contenu, un camion doit arriver pour charger.



la route à droite viens de l'étang genevreau, c'est par là que les maquisard arrivent, a droite de l'eglise le long batiment est le moulin, le champs de foire et la garn'apparaissent pas sur cette photo, ils sont plus a gauche en haut du village
     Ils ont été vu par deux femmes qui passent en vélo, elles regagnent leur hameau "les Regniers". L'une est l'épouse d'un milicien, l'autre en est la soeur. Leur frère et époux ayant été abattu quelques temps avant, elles décident de se venger, elles téléphonent mais tous les services sont débordés, on expédient les affaires courantes, on prépare l'évacuation, on brûle les documents compromettants. Le Hameau des "regniers" borde la voie ferrée, aussi quand un train de troupe arrive, elles montent sur la voie et forcent le convoi a stopper. Elles expliquent la situation, le convoi repart et stoppe en gare de Mouthiers. 


la voie Bordeaux-Paris, ici le Viaduc près de Nanteuillet sur Boême, ce train va en direction d'Angoulême, le hameau que l'on aperçoit à l'horizon c'est "Les regniers" où le train allemands sera stoppé par les miliciennes, Mouthiers est à moins de 2 kilomètres

    Entre temps, le chauffeur du camion allemand, planqué dans le clocher pour surveiller, s'est rendu compte qu'on s'attaquait à son chargement. Ses coups de feu coïncide avec l'arrivée du train. Les troupes descendent armes au poings. on tire au mortier autour du village, on lance des grenades dans certaines maisons.  Plusieurs maquisards sont abattus, mais dans le feu de l'action plusieurs civils vont en faire les frais : l'adjoint du chef de gare, le facteur, un homme parti à la recherche de sa femme,.... Le calme revient, et un dernier maquisard ressort de sa cachette pour ne pas risquer la vie des douze personnes dont 7 enfants réfugiés dans le moulin en dessous de l'église où il s'était caché avec eux. Il est fusillé sur place.

le guetteur allemand était dans le clocher, il va tirer vers le champs de foire vers la droite, le moulin où le dernier resistant sera fusillé est en contre bas sur la gauche de l'Eglise
  Un autre train de troupes est annoncé, le chef de gare presse le départ,  celui arrêté en gare doit repartir de toute urgence. Du sifflet de la locomotive, on rappelle les troupes qui rembarquent immédiatement. 
Au même moment au lieu dit " l' Etang Genevreau", des maquisards sont en poste, ils protègent la route de retraite de leurs camarades partis à Mouthiers, chercher ce fameux camion. Ils ouvrent le feu sur un convoi arrivant de Montmoreau qui approche. Les allemands contre-attaquent dégagent la route. Ils vont toutefois brûler les maisons près de la route, et fusiller deux otages civils, un père et son fils parce qu'ils habitaient là tout simplement.
   Cet épisode là,  se passe à seulement quelques kilomètres de l'endroit où vit la famille VILAIN. Ils ont entendus les combats de loin.  Gustave attelle à nouveau le cheval à la charrette chargée de meubles. On attend, on angoisse. Dans les jours qui suivent un nouveau motif d'angoisse les combats de la libération d'Angoulême, avec le passage de la colonne Elster, la destruction du dépôt de munitions de Sainte Catherine.


AOUT 1944, LE DERNIER MOIS D'OCCUPATION


    A la mi Juillet 1944, tous les techniciens et spécialistes de l'Organisation Todt sont rapatriés vers l' Allemagne. Le 14 Août, devant l'avance des alliés en Normandie l'OKW (Haut État-major Allemand) ordonne l'évacuation du Sud-Ouest.  Depuis le débarquement,  des travaux de fortification d'Angoulême ont été commencés, visant a transformer la ville en Forteresse.

bunker allemand près de la cathédrale
  De nombreux bunkers barrent les rues, on a commencé à creuser un réservoir d'eau place du Champs de Mars, de très nombreuses barrières anti-char encombrent les rues.
    le 19 Aout Périgueux est libéré, maquisards et FTP se préparent a marcher vers la Charente.
    Le 20 Août "Otto", le Lieutenant qui commande le Dépôt de munitions de Sainte Catherine à Garat,  est retrouvé abattu. Il faut dire qu'il magouillait pas mal au marché noir, on ne saura jamais si c'est un complice, un client mécontent, ou les maquis qui l'ont abattu. Mais c'est le jour ou l'évacuation doit commencer donc les forces de police ont d'autres chats a fouetter. Nous reviendrons a l'histoire de ce dépôt un peu plus loin.

    le 20 Août donc, Bayonne est évacué et la colonne Elster se met en route. le 20 c'est également le Départ à Pau. Le 21, c'est au tour des troupes et services de Dax, qui emboîtent le pas. La progression est lente, c'est un convoi hétéroclite de véhicules militaires, civils, vélos, charrettes réquisitionnés en catastrophe, ou simplement pris sur le bord de la route aux gens qu'on croise. C'est la débâcle à l'envers mais dans un relatif bon ordre. La colonne atteint Bordeaux, vers le 26 Août.
    Angoulême le 23 Août, tous les services allemands préparent leur évacuation, on abandonne l'idée de s'enfermer dans la ville et de  résister.  D'après les affirmations de l'ancienne secrétaire de Mairie (aujourd'hui décédée) les responsables de la milice d'Angoulême se préparent également à fuir. 
     Les 3 "L" comme ils étaient surnommés (ce à cause des initiales de leurs noms de famille; et comme leur nom à toujours pignon sur rue aujourd'hui encore, nous les appellerons par ce surnom), se concertent, font détruire les dossiers.

relève de la garde devant le siège de la milice à Paris


miliciens, souvent plus féroces que les allemands, la pluspart seront fusillés à la libération
  Les document les plus importants sont placés dans une serviette de cuir marron, confiée à un homme de confiance qui part s'abriter avec sa traction au dépôt de munition de Garat pour être a l'abri des bombardements et probablement récupérer du matériel en attendant de se joindre aux allemands quand ils quitteront Angoulême.  
    Les 3 "L" qui sont ils ?  un notable chef d'une grande entreprise et qui s'est engagé a fond aux côtés des allemands, un commerçant très réputé sur la place dès avant guerre, le troisième est plus douteux: simple ouvrier électricien avant la guerre, il saisit sa chance pendant l'occupation en bénéficiant d'une loi infamante accordant les biens des juifs et communistes à celui qui les dénonce. Du jour au lendemain, il roule sur l'or, et rejoint la milice où il fait du zèle. Sa famille, aujourd'hui, a pignon sur rue, ce sont devenus des notables, mais ne peuvent être tenus pour responsables des actes d'un membre de leur famille.

    Les principales preuves les concernant sont donc, dans cette serviette de cuir brun, dans la traction arrivée au dépôt de Garat.
Ces preuves disparaîtront avec le dépôt. 


c'est dans une voiture identique que les archives secretes de la milice d'Angoulême seront deposées, mais seront détruite lors de l'explosion du dépôt de Ste Catherine où le chauffeur avait abrité la voiture.



    Avant d'aller plus loin, il faut planter le décor, et raconter un peu l'histoire de ce fameux dépôt de munitions.
Les carrières de Ste Catherine ont fournis la pierre nécessaire à la construction de beaucoup de monuments d'Angoulême.
    Ces carrières de pierre coquillière étaient situées près de l'axe Angoulême-Perigueux, à environ 6 km de la sortie de la ville (à l'époque). Ouvertes à flanc de coteau sur un seul et même niveau, et particulièrement sèches toute l'année, les environs 2 hectares qu'elles couvrent sont occupés par des champignonistes à la déclaration de guerre.
    Pendant la drôle de guerre, elle abriterons les stocks de producteurs de Champagne évacués, et après l'offensive allemande, des machines outils d'usines d'aviation y trouveront refuge un temps avant d'être à nouveau évacuées.
    Juin 1940, les allemands s'installent et cherchent un endroit sûr où stoker tout l'armement pris à l'armée française. Ils prospectent et découvrent ces carrières.  Elles vont être transformées. Electrifiées, fermées de grilles, equipées de bureaux et d'un casernement, elles deviennent dépôt de munition.
   Gardés par des soldats âgés, le dépôt va vite se remplir, munitions, pneus, denrées, armes, munitions, mobiliers tout ce qui est requisitionné va transiter par ce lieu. Puis tous les jours des convois de camions escortés par deux voitures, une devant, une derrière, vont rejoindre la gare de Magnac-sur-Touvre, où les caisses sont chargées dans des trains à destination de l'allemagne. 
   Début Août 1944, les convois étant souvent mitraillés par les avions, se font maintenant de nuit. La résistance à besoin de savoir ce que contient le dépôt. Voici un rare témoignage d'un épisode oublié de cette époque. Madame Veuve CHAUMET de Champagne-Vigny, avait 17/18 ans à l'époque. Elle est agent de liaison pour le Groupe de Résistants de la Fonderie de Ruelle. Avec son vélo, elle parcours Angoulême et les environs pour apporter des messages et parfois plus, comme ces grenades transportées sous les légumes de son panier. Elle est jeune et jolie. 
    Sans être identifiée, elle a echappé plusieurs fois, à la Police Allemande, son chemisier étant même traversé une fois par une balle alors qu'elle tourne au coin d'une rue pour échapper à ses poursuivants. 
    Donc en ce mois d'Août 1944, sachant l'évacuation imminente, son groupe va lui confier une mission hors du commun. Elle aura un partenaire qui parle allemand (un alsacien). On les habilles d'uniformes allemands, on les mets dans une traction volée à l'occupant. On passe un coup de fil en allemand, on appelle le dépôt de Sainte-Catherine, on leur annonce l'arrivée d'une inspection de la Kommandantur avec ordre de leur remettre l'état précis de ce que contient le dépôt, et le détail des derniers envois fait vers l'allemagne. 

    Ils partent tous les deux avec la traction pour le dépôt. Leurs (faux) papiers sont contrôlés à l'entrée du camp, on les laisse passer. La voiture entre dans les carrières. Ils se présentent au bureau du chef de poste, ils sont attendus, mais on les fait patienter. Ce qui leur permets de repérer un peu les lieux. le Dépôt est plein comme un oeuf, caisses et pneus s'empilent presque jusqu'au plafond (qui culmine à 17 mètres de haut), prés du bureau dans la salle dites du Caboulot, un ensemble de plusieurs camions contenant le mobilier d'époque du chateau de La Rochefoucauld pillé par les allemands, et  attends une escorte pour rejoindre la gare. Des hommes s'affairent à détruire des dossiers et a faire brûler les anciens fusils de l'armée française ainsi que les fusils de chasse confisqués  aux civils en 1940. D'autres hommes sont entrain de pieger le dépôt pour détruire tout ce qui ne pourra être emporté.
    Finalement on fait le point avec eux de ce qu'il y a dans le dépôt, et de ce qui est parti. On leur remets les documents contre signatures, et ils peuvent enfin repartir en repèrant comme ils peuvent les défenses du camp. C' est avec un soulagement non feint qu'ils rejoignent leurs camarades avec ces informations.
   Le 24 Août, pendant que l'on se bat dans les rues de Mouthiers, comme on l'a vu plus haut, les maquisards qui ont libérés Perigueux, cinq jours avant, s'approchent d'Angoulême. Ils ont besoin de munitions et savent où en trouver.
   Le 2ème Bataillon "Ricco" du Régiment "Soleil" attaque le dépôt de Ste Catherine. Apès un court accrochage, les maquisards sont maîtres du dépôt. La majorité des vétérans allemands qui gardaient le dépôt ont fuit vers la ville, les autres piègés à l' intérieur se rendent sans avoir eut le temps de faire sauter les charges de destruction. Les dégâts sont peu nombreux. Les maquisards n'en reviennent pas. Malheureusement, ils tombe sur le stock de champagne requisitionné par les allemands, ils vont fêter leur victoire toute la nuit.
    Les allemands qui ont fuit vers la ville, ont donné l'alarme, mais en pleine évacuation, pas facile de reconstituer un corps de bataille.
Ils réussissent à former un commando spécial. Au matin deux colonnes s'approchent de Ste Catherine. Une viens par la route directe, l'autre approche par en bas, par Dirac. l'attaque est violente et par surprise, le dépôt encerclé, on tire au mortier, on brûle les maisons les plus proches. Certains maquisards qui n'ont pas put décrocher à temps sont pris au piège dans le dépôt. Les Allemands pénètrent dans le dépôt.

   Et là, on ne saura jamais si ce sont les maquisards pris au piège qui se sont sacrifié, où si ce sont les allemands qui en sont responsables. Le dépôt explose avec ses occupants. La térrible explosion va s'entendre dans un rayon de 20 à 30 kilomètres. D'après des témoins de l'époque, le sol (donc le toit des carrières) s'est soulevé jusqu'à 20 ou 30 mètres de haut dans un bruit terrible. Puis il est retombé ensevelissant à jamais ceux qui étaient encore dessous. Les derniers allemands se replient en bon ordre vers le centre ville, tirant encore sur tout ce qui bouge.
    L'incendie et les explosions vont faire rage pendant plusieurs jours, et une épaisse colonne de fumée noire montera très haut dans le ciel pendant 15 jours encore.


La Perle de l'Angoumois, sera pillée par les allemands



Le mobilier emporté par les allemands sera detruit dans l'explosion du dépôt de Ste Catherine




    Ainsi est parti en fumée le mobilier des Ducs de Larochefoucauld, les dossiers des miliciens, et tant d'autres choses encore.  Après la libération d'Angoulême, le lieu encore fumant deviendra un lieu de visite prisé des citadins. On viendra s'extasier devant les décombres, et les corps des allemands morts laissés à l'abandon. Les bergers allemands des anciens gardiens sont restés près des corps de leur maîtres. Livrés à eux même, ils commencent à se nourrir de ces corps sans laisser personne approcher. Les gendarmes seront forcés de les abattres.
    Mais personne ne veut se charger des corps à l'abandon. Le conseil municipal sera contraint d'offrir des cartouches de cigarettes (denrée très rare à l'époque) pour trouver enfin quelques volontaires.  Les corps seront enfouis sur place dans une fosse anonyme, et il semblerait qu'ils y soient encore. D'après témoins, la fosse serait près de la ferme juste en dessous de la station essence de Ste Catherine, là où le chemin fait comme un petit rond point, il parait qu'il y a eut longtemps un fil de fer cerclant ce "rond-point" mais quelle véracité donner à ces infos?????
    Le 27 Aout 1944, la colonne Elster arrive sur la Charente. L'état-major du Général Elster s'installe au Chateau de Nersac, et ce concerte avec la garnison d'Angoulême pour organiser l'évacuation.
Une partie de la colonne Elster, se dirigie vers Jonzac et son dépôt de munitions souterrain évacué par la marine allemande depuis le 25 Août, via Archiac et Meux. La colonne après une tentative de reprise du dépôt se repliera sur la poche de Royan. Une des colonnes de protection de la colonne Elster partira de barbezieux en direction de Segonzac. En arrivant au carrefour de Lignières, les voitures de tête (une panhard dynamic et une traction) sont mitraillées à bout portant depuis le petit bouquet d'arbre au centre du carrefour (disparut aujourd'hui), après ce rude accrochage la colonne bifurque vers Bonneuil et Chateauneuf pour rejoindre Nersac.

    L'autre colonne quitte Barbezieux et prend direction Blanzac. Le petit chef-lieu de canton est déjà pavoisé en tricolore et s'apprête à fêter la libération quand surgit la colonne. Tout le monde s'enfuit, la colonne traverse en trombe sans s'arrêter mais en tirant sur tout ce qui bouge. La colonne passe ensuite par Mouthiers, puis rejoint Angoulême en faisant différents détours par La Rochandry et la route Roullet-La couronne, perdant au passage, une automitrailleuse embourbée et sombrant dans les tourbières.
    Le 28 Août l'état-major Elster reprends la direction de poitiers.
Comment est composée cette colonne Elster?
Elle comprend:
* tout l'Etat-major du Général et tout le personnel de l'ancienne Feldkommandantur 541 de Bayonne
* ce qui reste du 159ème Infantry Régiment
* personnels administratifs
* MarineBrigade WEBER à 3 Regiments:
     - MarshRégiment Badermann à 4 bataillons (Equipages de sous-        marins de la 12ème U.Boot Flotille , Equipages  divers     italiens )          
        - MarshRégiment  Von Pflug Harltung à 4 bataillons (Equipages de la 8ème M.Boot Flotille, troupes de la 10ème Marine Flak Abteilung, Equipage du destroyer Z37)
     - MarshRégiment Kühnemann à 5 Bataillons (détail non connu mais comprend des hommes de toutes armes et  services confondus)
* a quoi se joignent les hommes de toutes les kommandantur, et toutes les unités , services administratifs et policiers des régions traversées. 

    le 28 Août la colonne Elster défile toujours dans Barbezieux, des maquisards les harcèlent, on tire au canon dans les rues, on mitraille, on se jette des grenades. Des civils sont abattus, les corps resteront plusieurs jours avant de pouvoir être ramassés après le passage de la colonne. 
    Toujours le 28 Août, les troupes de maquisards assiègent le camp de La Braconne  (Caserne Française du début du siècle, elle sera transformée en camp de prisonniers pour civils allemands et italiens à la déclaration de la guerre, elle redevient une caserne à l'arrivée des allemands, l'armée française la récupère après leur départ, elle sera complètée par un camp américain de l'Otan jusque dans les années soixante). Les derniers éléments la 16° Infantery Division, qui ont remplacé la 708èmè Infantery Division évacuée en Juillet 1944, quittent précipitamment La Braconne sous la préssion des Maquis. 
    La journée du 29 Août sera calme, les allemands évacuent. A Barbezieux 3 camions de Feldgendarmes ferment la marche, la colonne Elster a fini de passer.  
    Le 30 Août, l'Officier commandant la place d'Angoulême, négocie une trêve avec les maquis, promettant une évacuation sans destructions, ce qui sera fait.
    Le 31 Août, les Libérateurs entrent prudemment dans la ville, non sans combattre les éléments retardateurs que l' énemi a laissé pour protéger sa fuite et celles des collaborateurs. Le 1er Septembre Angoulême est officiellement libre.
    La Colonne Elster, elle,  poursuit sa route, constamment harcellée par les maquis. Paris s'étant soulevé et libéré entre le 19 et le 25 Août, la Colonne cherche à rejoindre l'est en coupant en direction de Nevers, mais la 1ere Armée Française qui remonte la vallée du Rhône va lui couper sa route de sortie.
    Le général Elster décide donc de déposer les armes, mais il ne souhaite pas que son matériel soit pris par les Français. Il prend contact avec les Américains. Il s'arrête a Arçay dans le Cher et négocie avec les américains. Il signe sa rédition le 11 Septembre 1944 à Issoudun.  Aucun matériel n'ira aux Français.
    Et quel butin : 20 000 hommes , 24 000 armes individuelles, 29 canons, 337 mitrailleuses, 375 camions, 591 voitures légères, 2 000 chevaux....

    La guerre n'est pas finie pour autant. Alcime, le fils aîné passe en coup de vent dire bonjour à ses parents pour les rassurer, et rejoint son régiment en cour de reconstitution. Il va être envoyé sur le front de la poche de Royan. Il y combattra aux cotés de la 2ème DB que l'on a fait venir du front d'alsace . La Poche tombe en Avril 1945. La Poche de LaRochelle tient toujours, elle tiendra jusqu'en Mai 1945, après la capitulation totale des Allemands à Berlin. Alors seulement les allemands déposeront les armes, s'aligneront en pelotons et quitteront LaRochelle pour se constituer prisonniers laissant des installations intactes, le materiel rangé,...

    1945, enfin la paix, enfin on respire. La vie à la campagne reprend son rythme lent. Comme on peut a nouveau circuler librement, mes grand-parents déménagent à nouveau Ils reviennent
sur la commune de Fouquebrune. C'est la que le petit Francis, Luc, Auguste VILAIN voit le jour, le 28 Juillet 1945.
    Vers 1946/1947 Ils trouvent un nouveau contrat de metayage tres intéréssant à Nanteuillet-sur-Boême, sur la commune de Voulézac ;  la ferme est grande, l'étable refaite à neuf, à l' americaine a été payée par les dommages de guerre. Une nouvelle vie commence, ils ne quitteront plus ce village jusqu'à leur mort.
Nanteuillet sur boême dans les années 50

le ferme à Nanteuillet, en face c'est la fameuse étable à l'Americaine





Chateau des Rousselières, résidence des Barons des Boyers de Sainte Suzanne, près de chez mes grand-parents

le Pont des Coutaubieres, aujourdhui le Viaduc de Nanteuillet sur boême



ce viaduc se trouve entre Mouthiers sur Boême et Nanteuillet sur Boême
    Le 26 Aout 1948, née la petite dernière Violette, Rolande, Jeanne VILAIN, elle deviendra un jour Madame SIBELET. La vie continue au rythme lent des saisons, et du travail de la terre. Les enfants grandissent et commencent leur vie.






Alcime et Monique 1963
    Alcime, l'aîné, épouse sa cousinne germaine en Vendée. Le 16 Novembre 1948, il dit oui à Monique, Marie, Lucienne DURAND qui devient ainsi Madame BARRETEAU, ce jour là à Mouilleron-le-Captif.
Christiane et René 1963
    Christiane VILAIN devient Madame René EDELY, à Voulgézac, le 27 Juin 1949.
Michèlle et René 1963
    Michèlle VILAIN devient Madame rené CHAGNAUD le 19 Avril 1952, à Voulgézac.
Lucette et Gaston 1963
    Lucette VILAIN devient Madame Gaston, Louis LAVALLADE à Voulgézac, le 12 Juin 1954
Gustave photo prise le 24/12/57
    Il est des départs plus tristes. Gustave (fils) VILAIN décède en Algerie le 26 Décembre 1957. Un prochain chapitre lui sera consacré.
Marie et Norbert 1963
    Marie-Marcelle VILAIN devient Madame Norbert, Jean CHAGNAUD le 13 Mars 1962 à Voulgézac.
Abel et Réjeane 1963
    Abel VILAIN épouse Réjeane, Eliette CHAUVET à Voulgézac, le 2 Mars 1963, le lendemain de son anniversaire.
Francis 1963
    Francis VILAIN épouse Annie, Mauricette EGRETAUD à Mouthiers le 19 Juin 1969.
Violette 1963
    Et enfin, Violette VILAIN devient Madame Jacques, André SIBELET, le 29 Mai 1971 à Voulgézac.


ma grand-mère vers 1956/1957, une truie ayant eut trop de petits en a abandonné 2, pour les sauver une chèvre a accepter de les nourrir, sauvant ainsi une source de revenus non négligeable pour une famille nombreuse


les deux petits cochons et leur mère adoptive : une chèvre

    Le 16 Fevrier 1960, grâce aux économies de toute une vie, ils achètent une maison et quelques terres dans le village. Ils déménagent pour la dernière fois. Va venir enfin la retraite meritée. Un seul problême : à l'époque quand un cultivateur part à la retraite il doit se séparer de Tous ses animaux. Mon grand-père à toujours vecu avec et toujours choyé ses animaux. Du coup sans bêtes à s'occuper, il va s'ennuyer, et son penchant pour l'alcool va le ratrapper. Régulièrement il se rendra aux bars les plus proches, à Voulgézac ou à Mouthiers, rentrant avec peine avec sa mobylette bleue. 

     1981, mes grand-prents fêtent leurs noces d'or, soit 50 ans de mariage, toute la famille est là, enfants, petits enfants, la famille de Vendée....Mais sa longue vie d'excès, l'à usé, surtout ses artères qui ne tiennent plus le choc. Il s'eteint le 26 Février 1985, à l'hopital de Chateauneuf-sur-Charente, il a 80 ans et c'était mon gran-père.  Triste record, il aura résisté à 8 cures de désintoxication, ce qui est énorme compte tenu des techniques de l'époque. 


1981, les noces d'or
      Ma grand-mère, restera marquée par sa disparition. Très pieuse, elle veillera à l' éducation religieuse  de ses petis enfants. Elle partagera son temps entre le club du 3ème âge, sa famille, et l'église.
    Elle sera de tous les pélerinages annuels à Lourdes, où elle priera pour sa famille et ses defunts. D'une santé précaire, elle aussi battra un triste record, puisque durant sa vie elle recevra 9 fois l'extrème onction (Derniers sacrements de l'Eglise catholique Romaine, accordés aux mourrants). Elle est rappelée à Dieu le 23 Mai 1996, après une vie bien remplie, elle a 88 ans.


ma grand-mère au debut des années 80


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